

J’ai cherché dans les entrailles du jour
le silence final
la pensée totale, vivant au plus creux
du plus creux
la fin n’est plus s’il n’existe aucun recommencement
j’ai cherché l’ultime soleil
en son coeur trône ce qui ne naît
ni ne meurt
jamais
l’enveloppe de lumière
donne forme à l’indéfini
des contours, des couleurs
du relief à la substance
l’ultime n’en requiert pas
mais les accepte et les porte
tels des bijoux parfaits
d’or pur
qui aveugle le voleur
l’ultime ne peut être pris
il se regarde les yeux fermés
au coeur des entrailles
lorsque tout obstacle fut anéanti
par la précision du rayon puissant
de la volonté
je veux voir
je verrai
l’Un
tel qu’il a toujours été
sans voeux ni promesses
son coeur bat dans le noir de la lumière
derrière les contours
au fond, tout
au fond
les pulsations laissent échapper
des flocons de vie
qui sèmeront un jour la mort
qui fondent et remplissent
la fontaine éternelle
qui abreuve ses enfants
et donnera la vie à leurs enfants
qui mourront au coeur de la nuit
et la traverseront jusqu’au fond du jour



je n’ai plus soif
au coeur du labyrinthe,
la fontaine éternelle
je m’y suis baignée
je n’ai pas bu
de ma peau, les gouttes se sont échappées
le labyrinthe s’est empli d’arbres aux fruits
de cristal
d’oiseaux aux chants de sirop
d’insectes aux ailes de sève
je n’ai plus soif
j’ai trouvé ton coeur battant
intact,
Roi