il existe en ma pudeur l’espace pour te recevoir
tel le nom sacré de tout ce qui ne se nomme pas
et qui a toujours existé
le verbe est fort, lorsque je le fais parler de toi
la parole se dépose sans interrompre
l’écho infini,
les vagues qui font la vie
je ne veux imposer ma main
douce et légère sans fardeau
sans patrie
j’avance
en ces terres étrangères qui me montrent le coeur
de l’arbre éternel duquel tu portes les racines
dans le plus profond des sommeils
on appelle mes pas
vers les pics d’un monde
qui voit fleurir l’esprit
ni avant ni après sous l’éternelle couronne
de la montagne indicible
faisant naître des neiges chaudes
ici, même sur les plus hautes cimes
nous n’avons pas à retenir notre souffle
je ne tombe pas
toujours, je sais sans avoir à le dire
tu es le Saut
